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dans la cité

28 décembre 2006

une p'tite ballade au canal saint martin

Quelques photos du campement du canal saint martin, prises ce vendredi après-midi.
Pour les soutenir, wwwlesenfantsdedonquichotte.org
Ils diffusent une charte intéressante, qui propose notamment de réformer l'hébergement d'urgence...
Bonne chance les gars!!

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28 décembre 2006

la cafétéria du campement

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28 décembre 2006

le canal

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28 décembre 2006

no comment

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28 décembre 2006

SDF...

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28 décembre 2006

SDF les photos

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27 décembre 2006

Pitoyable analyse du Figaro

Premier article de ce blog indépendant et sans attache aucune avec des mouvements politiques et sociaux français, je livre ici une critique radicale du pitoyable Alexis Brézet, sous chroniqueur du Figaro qui signe ce jour un éditorial titré: sdf, faux procès vrai scandale.
Passons sur la présentation du leader de l'association " les enfants de Don Quichotte", que Brézet présente immédiatement comme proche des milieux artistiques, ce qui pour son lectorat, équivaut déjà à un début de discrédit. En bon journaliste studieux et intellectuel, monsieur Brézet est donc allé chercher Cervantès, qui n'en demandait pas tant, afin d'utiliser des citations de l'auteur contre  l'association  et son leader.  Outre  la pauvreté du procédé, il est flagrant que celui-ci sert surtout à masquer la méconnaissance du terrain et de ce qui s'y passe de monsieur Brézet. Amalgamant tout et n'importe quoi, on peut ainsi lire que, face au faux procès fait aux pouvoirs publics, "les chiffres prouvent le contraire". Ces fameux chiffres seraient donc suffisants en eux-mêmes pour illustrer et représenter une réalité sociale réduite à sa plus simple expression, l'arithmétique et les statistiques tenant lieu de preuve. Quicquonque ayant travaillé dans le secteur social ou dans celui de l'insertion ne peut que frémir devant pareille crasse intellectuelle.
Il est en effet flagrant que ces SDF que l'on retrouve dans des tentes n'ont que peu de choses en commun avec des personnes hébergées en hôtel, chez des proches. Ils sont "les Naufragés" décrits par Patrick Declerck dans son livre éponyme, c'est à dire pour une immense majorité des hommes seuls, ayant coupé les liens avec l'environnement familial, souffrant souvent d'addiction (alcool, tabac entre autres), et qui peinent à obtenir une place dans les structures cencés les accueillir. Il y a peu, un journal présentait une vidéo de Christian, un SDF, qui évoquait avec pudeur le phénomène d'éviction de certains SDF par d'autres, les plus forts et les plus organisés ayant généralement le dessus. A cela on peut ajouter un phénomène relativement négligé par les médias français, la réticence des travailleurs sociaux à s'occuper des "cas" les plus lourds, des plus fous, des plus crasseux, des plus drogués, en  bref, de ceux qui ne sont plus en capacité de produire ou reproduire le minimum de norme sociale, qui constitue le début d'une intégration sociale. Conditions de travail difficiles, salaires faibles (allez donc voir combien paye le Samu social en Ile de France), tout se conjugue pour que dans leur majorité, les travailleurs sociauxdiplômés ne se bousculent pas pour s'occuper des SDF les plus désinsérés, des toxicomanes...Ajoutez à cela l'effet de l'institution, qui dans sa dimension normative, contribue à mettre hors d'atteinte les fameuses places soit disant disponibles.
Mais tout cela, monsieur Brézet l'ignore, car il a déjà la solution au problème: la baisse des charges sur les salaires, qui en créant de l'emploi, permettra d'éviter de " procurer un hébergement à vie à une armée de SDF que l'immigration, les aléas de l'économie, l'affaissement de solidarités familiales grossiront sans cesse".  Superbe  illustration  du fait  qu'il  ne suffit pas d'avoir fait  une école de journalisme pour  penser .
Monsieur Brézet amalgame tout, créant  sous nos yeux un hallucinant raccourci que ne renieraient pas les plus extrémistes politiciens de droite de nôtre pays. Monsieur Brézet en réalité se trompe de débat, car son argument aussi valide soit il, ne répond pas une seule seconde à la question posée par cette actualité brulante: comment s'occuper de gens qui ne veulent plus que les institutions du social s'occupent d'eux?
Il n'est pas étonnant que le débat se fasse en dehors du secteur sanitaire et social, qui n'a sans doute jamais été capable d'apporter une réponse à ses propres limites (ce qui n'est d'ailleurs pas simple, et ce pour qui que ce soit). Les citoyens et les médias se sont donc légitimement emparés du sujet, qui aurait de toute façon ressurgi avec l'arrivée du froid et des premiers morts, comme tous les ans, dans ce qui commence à ressembler à une forme douce d'élimination des plus faibles.

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